La notion d’authenticité d’un document, plus encore d’un fait ou d’un récit, soulève des questions difficiles à apprécier pour ceux qui décident d’accorder ou non l’asile. Rares sont les demandeurs d’asile capables d’apporter des preuves, des témoignages « authentiques ». Pour construire un récit et le restituer à autrui, ils doivent essayer de donner l’impression qu’ils ont comblé les lacunes d’une mémoire affectée par des traumatismes, des blessures et peurs diverses. Entrer dans des rubriques prédéfinies, un certain nombre de pages ou encore le temps de l’entretien n’est pas chose aisée. La notion d’authenticité, très liée à une culture, est en outre affectée par la difficulté à communiquer, dans une langue autre, à quelqu’un d’une culture autre, des faits auxquels la violence ou l’enchevêtrement des faits ont pu faire perdre une partie de leur réalité.